mardi 9 avril 2013

Camping

Nous continuons notre descente vers la Malaisie et partons à la découverte d'une île un peu plus préservée que celles visitées jusque-là. Ko Tarutao fait partie d'un parc national maritime protégé des promoteurs immobiliers. Il n'y a donc que quelques bungalows quasiment vides, des tentes à disposition et deux "cantines" où se restaurer pour les quelques personnes qui s'aventurent sur l’île. 

Notre arrivée par le "port", certainement un des plus beaux que nous ayons vu, nous donnera immédiatement un avant-goût du calme qui règne sur l'île. Un simple ponton, une plage magnifique à ses pieds, une sorte de bureau où payer nos droits d'entrée au parc et puis... la nature dans toute son authenticité. Le débarquement se faisant par le nord et l'île étant assez étendue (une superficie de plus de 150 km²), nous nous étions déjà préparés à nous enfoncer un peu plus vers le sud pour nous retrouver seuls dans la nature. Nous comprendrons vite que c'est inutile et que même en plantant notre tente sur les 500 premiers mètres qui nous séparent du port, nous ne serons pas dérangés, à part peut-être par des animaux.

 
En route pour Ko Tarutao : on s’endort dans un taxi, on s’entasse dans un autre…


 Le port d’arrivée, à droite et à gauche du ponton ! La vie a l’air bien paisible ici.

La cantine du coin, malheureusement pas très bonne et assez chère. Et oui, l’isolement a un prix.

Le sanglier "adopté" par la cantine. Celui-là on a pu l'approcher sans danger:
 
C'est dans ce havre de paix que nous avons décidé de planter notre tente. Ça faisait quelques temps que l'idée du camping nous trottait en tête mais étant partis sans tente, ce n'était pas évident... Par chance, le parc national loue des tentes de rangers, en bon état et suffisamment grandes pour nous quatre. C'est donc sans hésiter que nous choisissons de jouer les aventuriers, préférant largement dormir sur une plage déserte que dans un bungalow un peu en retrait de la côte pour deux fois plus cher. Les enfants étaient eux-aussi tout excités. La dernière fois c'était dans le jardin à Mèze et Célian ne s'en rappelait même pas. Pour eux deux, le camping a maintenant un goût de sauvage, très sauvage. 

Nous avons donc loué notre tente, deux matelas (avec oreillers svp, le grand luxe!) puis sommes partis à la recherche d'un terrain plat pour nous installer. Pas de voisins, pas d'emplacement... juste une plage quasi-déserte pour nous quatre. Quel bonheur de n'avoir à se soucier que de l'orientation du soleil et des arbres pour choisir notre petit coin de paradis! Une fois la tente plantée, il ne restait plus qu'à choisir la place du hamac...

Célian, fier de "monter sa chambre".

Et voilà, le campement est installé.


Un hamac pour deux.

 Seuls sur la plage...


Heureux


Ko Tarutao est une île très longue avec du relief et une végétation assez dense. La majeur partie étant couverte de forêts tropicales, mangroves et falaises calcaires, nos avons choisi d'élire domicile sur la côte ouest où s'étendent de paisibles plages de sable blanc. Cela nous permettait également de rester à proximité d'infrastructures pour nous laver, ce qui n'était pas de refus après la journée passée à 40 degrés!

Une unique route où circule un camion navette pour emmener les gens d’un bout à l’autre de l’île.



On trouve ce genre de panneaux, ce qui est assez rare dans le pays. En apparence, Ko Tarutao étant une île protégée, ils font quelques efforts pour éviter les décharges géantes comme on en trouve un peu partout en Asie. Ils semblent trier le plastique et ramener pas mal d’ordures pour les traiter sur le continent. Malheureusement, en s’enfonçant un peu dans la forêt où en rejoignant de petites plages vraiment isolées, on se rend compte qu’il y a encore des progrès à faire… On a plutôt l'impression que si il y a moins de déchets, c'est essentiellement parce qu'il y a moins de touristes. Dommage.


Nous avons donc passés quelques jours sur cette île encore sauvage à profiter de ce sentiment, inconnu jusque-là sur les îles de Thaïlande, de se sentir seuls au monde. Les enfants, toujours "fan" des quelques épisodes de "Yakari" emportés sur l'ordinateur, s'en sont donnés à cœur joie en organisant leur campement d'indiens. Ils ont pu se fabriquer des arcs, chasser des bisons avec leur super flèches tout juste sorties de leur carquois et faire des feux pour appeler les esprits avant d'aller s'endormir sous leur tepee. Génial! Le temps a pris une autre dimension ici. Nous nous sommes littéralement "posés", au milieu de nulle part sans rien faire de plus qu'être dans et avec la nature. La plupart du temps, dans l'eau ou dans le hamac, nous ne nous soucions presque plus des enfants pour qui il n'y avait quasiment aucun danger. Ils faisaient leur vie et nous la nôtre, jamais bien loin les uns des autres mais avec chacun beaucoup d'espace et de temps pour soi. Au programme : lecture, sieste, course à pied, petites ballades et baignade... 
Un bol de céréales sur la plage avant de partir jouer dans le sable.

Max va prendre la température de l’eau, désespérément plate à son goût !

Vite, à l’abri, des indiens nous attaquent…

et ils sont armés ! Ahhhhhhhhhhhhhhh

Fabrication de bateaux

Balançoire improvisée

Par ici la sortie !

Au départ d'un petit sentier escarpé pour grimper à travers la jungle jusqu'à une falaise et découvrir un joli panorama.

Explicite !  Tous les 30 mètres, un panneau nous rappelle la direction à suivre dans la jungle 
pour prendre de la hauteur en cas de tsunami.




Sur le chemin, on croisera l’orchidée la plus grande que nous n’ayons jamais vue. C'est un arbre!

Nous y voilà.







En attendant le bateau pour quitter l’île… Toujours aussi tranquille ce port.

Les parents s'amusent, les enfants travaillent sur les quais. Normal quoi!

Lorsque nous quitterons cette grande île sauvage pour la petite Ko Lipe, beaucoup plus développée, le changement risque d'être rude après cette belle aventure loin de l'agitation touristique. De Ko Tarutao, nous ne garderons aucun souvenir d'homme, mais ceux d'innombrables bestioles pour qui c'est encore le paradis. Relativement épargnées par les moustiques, Océane et moi nous souviendront des démangeaisons provoquées par les minuscules puces de sable. On ne les a pas vraiment vues mais on a bien senti que ça n'était pas des moustiques. Si l'on n'a pas croisé de varans ou de serpents (pourtant apparemment très présents sur l'île), il nous sera difficile d'oublier le bruits des cochons sauvages qui se disputaient pour manger ou l'image des singes étalant les céréales, dévorant les biscuits des enfants et se versant les briques de lait dans la barbe après avoir éventré la moustiquaire d'une des fenêtres de notre tente! On nous avait pourtant prévenus : pas de nourriture dans la tente ou alors vraiment très bien cachée! C'est ce qu'on avait fait, prenant toujours soin de fermer les fenêtres avant de partir, sans jamais voir aucun singe roder juste à côté de chez nous. Du coup le dernier jour, un peu speed avant le départ, on n'a pas pris le temps de tout replanquer, persuadés qu'il ne se passerait rien pendant notre demi-heure d'absence pour le petit déjeuner. Erreur fatale! Pour eux-aussi c'était l'heure du petit déj... et ils ont tout retourné dans la tente. Bien plus malins que nous ces macaques! Heureusement qu'on avait notre petit kit de couture pour tout recoudre et rendre la tente en "bon" état. Mais surtout heureusement que le loueur n'as pas vérifié... Ça nous aurait coûté cher, et nous aurait donné envie d'un petit rôti de macaque!

"Et les gars, après la tente, ça vous dit pas qu'on se tape la gamelle des chiens?! "

1 commentaire:

  1. Bonjour,

    Sympa d'avoir pu dormir plusieurs jours sur cette île qui semble calme et magnifique !

    Avec mon conjoint, nous projetons d'aller en Thaïlande dans deux ou trois mois et comme nous sommes à la recherche d'endroits "authentiques", calmes et éloignés du tourisme de masse, nous allons sûrement faire aussi un tour sur l'Île Ko Tarutao.

    Mais j'aurais une petite question : Vous avez loué une tente directement sur place puis vous l'avez placé où bon vous semble.
    Nous concernant, nous avons notre propre tente. Savez-vous si nous pouvons arriver sur cette île et poser notre tente où nous le souhaitons, librement et gratuitement ?

    Je vous remercie.

    Maëva & Vincent
    http://www.unvoyagepourdeux.com/

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