jeudi 31 janvier 2013

De nouveau quatre sur la route

Nous avons quitté la Malaisie et la grande tribu pour reformer notre quatuor et partir à la découverte du Laos. Nous sommes donc arrivés à Vientiane qui, étonnamment, reste une capitale à taille humaine malgré son fort développement ces dernières années. On a cru comprendre que cette ville était souvent boudée par les voyageurs qui disent qu’il n’y a pas grand chose à faire. Pour notre part, nous devions nous y arrêter pour l’obtention de nos visas thaïlandais. On comprend maintenant pourquoi elle n’est pas réputée si touristique : on en a fait le tour en une journée sans avoir rien vu d’extraordinaire (et oui, on devient un peu difficiles à force de voir des endroits magiques !) Si trois jours nous auront suffit, on s’y est tout de même plu. La ville, aux abords du Mékong, nous a paru plutôt agréable avec une population très jeune (pas mal d’étudiants) et festive. Après la Malaisie où beaucoup des endroits visités nous ont finalement semblé peu animés, nous étions aussi contents de retrouver des gens se caler au bord du fleuve pour boire l’apéro dehors, jouer de la gratte, faire du skate, du vélo, des barbecues ou tout simplement profiter d’être ensemble en contemplant le coucher de soleil… 

Pique-nique devant le Mékong un peu à sec à cet endroit là! La grosse partie du fleuve est derrière l'île que l'on voit en face.

Marchand de glaces qui, au passage, fait de la pub pour l’entreprise Beeline. On retrouve ce genre de pub un peu partout sur les bancs…


 Les enfants garderont un bon souvenir de la ville en partie pour son aire de jeux gigantesque au bord du Mékong.


Tous les soirs, le marché artisanal s’installe le long du fleuve.

Encore une autre sorte de tuk-tuk.






Mêmes habitudes qu’au Cambodge : la sieste en attendant les clients !

Wat Simuang : le temple le plus vénéré de la ville.







La place du moine


 Des pubs sur les bancs même dans l’enceinte des temples. C’est moche !




Laurel et Hardy

 Wat Sisaket

Cimetière de Bouddhas, décapités pour la plupart.

Le marché Khua Din : on y trouve absolument toutes les marchandises possibles, rangées par catégories.

Même un coin « Salon de coiffure »

Bonnes odeurs…





et puanteurs !







Du riz, du riz, toujours du riz…

et des rice cooker bien sûr !

Patouxai : c’est une sorte d’arc de triomphe où l’on peut accéder au sommet pour admirer la ville de plus haut.

Vue d’en haut. Rien à envier aux Champs Elysées.


Foot sur le Mékong en décrue



Coucher de soleil sur le Mékong

vendredi 18 janvier 2013

Le Taman Negara

Voici une véritable « rain forest » primaire  de 130 millions d’années encore préservée, s’étalant  sur plus de deux fois la surface du Luxembourg (plus de 4000 km² il me semble) et vierge de toute route le traversant. Y vivent en liberté environ une centaine de tigres, de nombreux autres félins comme des panthères noires ou des léopards, mais aussi des éléphants, ours, rhinocéros, tapirs, singes… et bien sur d’énormes serpents, insectes ou autres araignées qui eux grouillent dans tous les sens. Tout ce beau monde vit dans une végétation hallucinante, composée d’arbres géants, de fougères bicolores et lianes surdimensionnées ou encore de toutes sortes de fleurs. Il ne faut donc pas s’y aventurer trop  loin sans guide n’y armes, et même les sentiers aménagés autour du village qui sert de base aux grandes randonnées de plusieurs jours sont pleines de surprises.
 
Le village où nous sommes logés est sur le bord d’une grosse rivière à l’eau marron, la Sungai Tembeling, qu’il faut traverser dans de petites barques pour rejoindre la jungle sauvage. Les pontons sont en fait des restaurants flottants, tout en bois, où nous prenons le petit déjeuner avant de traverser.




Rencontres en chemin au début d’une randonnée.

Les bateaux pour traverser.


Pirogue locale

Habitation du coin

Petit village perdu où les gens semblent encore vivre à une autre époque. Mais, le Taman Negara ne connaissant d'autres activités que celles liées au tourisme, si quelques autochtones vivent encore dans la forêt aux abords de cette rivière nourricière, le tourisme grandissant les éloigne petit à petit de leur culture et les « ramène » à la civilisation. Enfin, pour l’instant, ils chassent encore à l’arc ou la sarbacane…


 Les petits restos sur l’eau


 Petit déj au bord de l'eau avec des "rotis" (délicieuses crêpes indiennes) pour bien commencer la journée.


Règle n° 1 : Au resto, ne jamais quitter des yeux Célian qui peut tomber dans l’eau à tout moment !

Repas local, pêché dans la rivière.

Énormes Jackfruits
Déluge au marché ! Et oui, ici on est en saison des pluies donc il pleut généralement une fois par jour.

 Toujours une petite place pour travailler… Avec vue sur la jungle, c’est la classe !


Ballade en pirogue avant une petite rando




 Belle pêche !
On s’enfonce dans la jungle

On y est! La rando peut commencer...
C'est parti mon kiki!



Petites chutes d’eau

Sisters in law


Règle n°2 : Se méfier des racines.

Encore des sangsues, juste pour mamie cette fois-ci!


 Baignade suivie d’une séance de peintures tribales avec notre guide Ayi

Rodolphe se lance... Et voilà le résultat!


Pique-nique dans la jungle

Fourmi géante




Retour sous la pluie
Quelle aventure!


Nous avons également fait une ballade rejoignant des ponts suspendus dans ces arbres antédiluviens, à une hauteur vertigineuse. Pas très rassurant, avec des planches qui craquent et des passerelles qui se balancent, à peut être quarante mètres de haut. Les enfants ont été très courageux et finalement même moins inquiets que les adultes ! Un grand bravo à ma petite maman qui a rassemblé toutes ses forces et son courage pour affronter cette épreuve malgré le vertige dont elle souffre. Personne ne la pensait capable mais elle l’a fait ! Super mamie !

Vue du pont entre les arbres.

Pont suspendu

Allez mamie, allez mamie, allez… Yesss, elle l’a fait !

Super papi !

Vue d’en haut. C’est sûr, c’est plus facile quand on n’a pas le vertige.

Un autre moment dont nous nous rappellerons : la descente en rafting sur la rivière au courant rapide qui passe au milieu du village. Nous nous pointons donc à l’heure prévue, mon père, ma sœur et son copain, ainsi que nous deux. Première surprise : le raft est plié dans le coffre de la vielle voiture pourrie dans lequel le « moniteur » qui dirigera le raft arrive. Il faudra le gonfler ! Nous voila donc en train de remonter la rivière que nous descendrons, slalomant à contre courant entre les rapides que la braquasse dans laquelle nous sommes a du mal à remonter. Nous arrivons déjà trempés jusqu’aux os sur un petit banc de sable où nous donnons un coup de main pour le gonflage. Deuxième surprise au moment de partir : il manque un gilet de sauvetage ! On se disait bien que le gars ne devait pas avoir le BE eaux vives, mais là, quand même ! Il décide malgré tout de partir, sur de lui, et n’a donc pas de gilet. On se dit qu’il sait ce qu’il fait. Quelques consignes pour diriger le raft collectivement et nous nous mettons joyeusement à l’eau, appliquant les deux consignes les plus importantes selon Peter, notre guide : keep smilling and…keep smilling ! C’est cool, on y va ! Premiers rapides juste au départ bien négociés, et donc à peine seulement cinq minutes après le début de notre navigation, passage d’un rapide bien plus important, avec un bon rappel sur un passage. On arrive bien droit, mais peut être pas assez vite je pense, et là, petit problème. Le raft tape la vague devant, ne passe pas, et se met en travers très brusquement, manquant de chavirer, la lame d’eau venant taper tout le côté gauche du bateau. Mon père est éjecté à l’eau mais parvient de justesse à s’agripper au bateau qui passe de nouveau à deux doigts de se retourner, toujours coincé dans les gros bouillons du rapide. On l’aide comme on peut à remonter, en évitant de se retourner, et on s’aperçoit en même temps que Peter, censé  être aux commandes, s’est également fait éjecter ! Le raft sort à ce moment là tout seul du rappel, un peu par miracle, et on récupère mon père. Nous passons donc à la barre, pour aller récupérer Peter qui se trouve déjà à cinquante mètres, sans gilet dans les rapides qui continuent ! On le rattrapera finalement juste à temps, avec la certitude d’être passé à deux doigts d’un drame. Quand on l’a récupéré, à bout de force, Peter faisait le bouchon les yeux exorbités par la peur et on a du se mettre à plusieurs pour le hisser dans le bateau afin qu’il puisse tousser l’eau qu’il avait déjà commencée à boire. C’était moins une et si le bateau s’était renversé ou si nous n’avions pas vite réagit pour le récupérer, il se serait tout simplement noyé. Il a mis bien cinq minutes avant de reprendre ses esprits ! Keep smilling Peter ! On en a bien rigolé, une fois en sureté. La suite s’est bien passée, même si nous n’étions pas si rassurés de le voir à la barre… C’est sûr, il n’avait pas le brevet d’état de rafting ! Ici, il suffit d’acheter un raft et c’est parti, inch’allah !


Et voilà notre raft , encore plié en quatre !

Allez les gars, faut gonfler!

10 minutes après la chute, Peter a retrouvé le smile :-)

Dernier grand moment : la sortie de nuit dans la jungle. Nous avions réservé des places dans un groupe accompagné d’un guide, mais au moment de partir le petit groupe était complet car apparemment la réservation n’avait pas été bien faite. Qu’à cela ne tienne ! Nous n’aurons pas plusieurs fois l’occasion de vivre cela, et armés de nos frontales, nous décidons donc de partir derrière le groupe, avant de bifurquer seuls dans un chemin. Nous voilà donc tous les quatre (avec ma sœur et son copain) avançant d’un pas décidé, au moins au début, dans l’obscurité de la jungle. Premières sensations : les bruits de la jungle la nuit, composés d’une multitude de sons différents, sont à la fois merveilleux et inquiétants. Nous avançons doucement en file indienne, enveloppés par cette obscurité que nos petites frontales n’arrivent pas à dissoudre assez à notre goût. Le guide avait lui une mégalight énorme…  Nous nous sentons progressivement un peu comme en enfance, quand une angoisse diffuse vous prenait dans le noir de votre chambre, sauf que là, impossible de rallumer la lumière d’un coup ! Dans le noir les questions commencent à tourner dans les têtes (surtout dans celle de ma sœur, dont les doutes nous contaminent…) : est ce que l’on ne prend pas vraiment des risques seuls comme ça ? Qui passe et reste devant ?  Montée d’adrénaline garantie à chaque bruit au sol autour de nous ! La palme revient à Rodolphe qui jeta un gros bâton (très malin le Roro…) dans les fougères juste à côté de nous. On vous laisse imaginer les réactions.

 Au final nous sommes bien revenus, entiers et au complet, ravis de cette expérience peu commune. En une heure et demie, et même avec de petites lampes, nous aurons vu un serpent (à peu près un mètre cinquante, jaune fluo) juste à côté de nous, de belles araignées, des insectes très bizarres,  des fourmis grosses comme le pouce, et quelques fois des yeux brillants dans le noir, dont nous ne saurons jamais l’origine. Pas plus mal en même temps que ça ne soit pas venu vers nous !
 
Règle n°3 : Ne pas confondre liane et serpent !


De drôles de bêtes dont on ne connait le nom

 Big spiders


Et voici notre spéciale dédicace à Roro Crusoé pour sa super blague ;-)