vendredi 21 décembre 2012

Vis ma vie de pêcheur sur le Mékong

Kratie est une petite ville également située sur les bords du Mékong, connue pour les dauphins roses d'eau douce qui vivent non loin dans le fleuve, en aval de rapides. Toujours accompagnés d'Anne-Ga, Sioban et Fabrice avec qui nous trippons bien dans le même délire, nous nous rendons, toujours en scooter, sur les rives en question à environ 30 km de Kratie. Et là, déception à laquelle nous nous attendions un peu : c'est un attrappe-touristes à 10 dollars (une véritable fortune au Cambodge, surtout dans le coin où nous sommes) par personne enfant ou pas, pour une petite heure entassés dans une petite barcasse, sans garantie de voir les dauphins. Les gens qui s'occupent du site sont désagréables et interdisent l'accès aux bords du fleuve si l'on n’a pas payé les tickets! Nous décidons donc de passer notre chemin et d'aller voir un peu plus loin les rives qui donnent sur la zone où se situent les rapides. 

On prend des forces avant de partir

Les cabanes traditionnelles sur pilotis. Obligatoires ici.

La zone des dauphins. On saute, nous en verrons gratuitement au Laos.

La zone des rapides. L’autre rive du fleuve est à l’horizon !

Une dizaine de kilomètres plus loin, il n'y a plus aucun touriste et l'endroit est magnifique. Rien à voir avec les immenses étendues d'eau de Kampong Cham, ici le fleuve est parsemé de bancs de sables affleurant et d'îlots recouverts de végétation entre lesquels coulent comme de petites rivières aux rapides amusants. Nous nous arrêtons dans un village, au hasard le long des berges, cherchant un endroit où la baignade serait possible, et avec l'idée de trouver une barque de pêcheurs qui pourrait nous amener découvrir le milieu du fleuve. Après une heure de baignade avec tous les enfants du coin, nous arrivons à nous faire prendre, chaque famille sur une barque, par des pêcheurs du village. C'était vraiment sympa, la navigation  entre les îlots perdus sur cet immense fleuve était magique et les enfants s'en sont donnés à cœur joie pour se baigner dans les petites piscines naturelles formées par les bancs de sables. C'est l'eau de rivière la plus chaude où l’on se soit baigné : dans les 28-30 degrés! Nous revenons enchantés de cette sortie avec ces gens adorables, qui au moment de partir nous invitent à manger et boire avec eux, devant leur cabane sur pilotis au bord du fleuve. Dégustant de petits morceaux de poissons grillés avec quelques bières, nous passons finalement deux heures à discuter comme on pouvait, en essayant de communiquer avec des gestes. De nombreuses charrettes aux roues en bois passaient, tirées par d'imposants buffles aux longues cornes qui rentraient après leur journée de travail. Nous avons donc profité de cette atmosphère paisible au moment du coucher du soleil, à tel point qu'il faisait nuit noir au moment de partir. Et pas d'électricité ici, pas de lampadaires! La famille rencontrée nous invite alors à dormir chez eux, ce que nous aurions fait avec plaisir, mais nous devons rentrer pour rendre le scooter de location. Quel dommage ! Nous ne repartons cependant pas sans rien : nous arrivons à faire comprendre que nous serions bien revenus le lendemain, pour dormir si possible. Notre demande fut acceptée de bon cœur et nous rentrâmes doucement, heureusement aidés par une lune lumineuse. 



Baignade dans le Mékong

On est rejoint par des enfants qui nous regardent comme des extraterrestres.

Navigation sur barque de pêche


Toujours au milieu du fleuve, des endroits parfaits


Mais Océane, puisqu’on te dit qu’il n’y a pas de crocodiles… !


Ça a l’air cool, on va par là !

On n’est pas bien là ?

On met des chaussettes aux enfants après la baignade, et tout le monde se demande  ce que l’on fait. C’est quoi des chaussettes ?

La journée du lendemain fut top : repas du midi, apprentissage de la tenue et du jeter du filet de pêche (super dur!), baignade, et une super soirée entourés de sourires et de rires. Nous avons mangé du poisson grillé péché dans le fleuve, accompagné de riz et d’une petite sauce délicieuse. Ce fut cependant assez frugal (peu de poisson et peu de riz), et c’est dans ces moments-là, en voyant que nos hôtes se privent pour nous et ne mangent qu’un bol de riz, que l’on s’aperçoit de la pauvreté locale. Le poisson péché (ils en attrapent peu en fait) est vendu, et consommé dans la famille lorsqu’il y en a plus que d’habitude. 

Tentative de préparation du filet, composante importante de la technique locale. Pliage ici, rembobinage par là, une partie au-dessus du coude sans que tout glisse, puis croiser les mains… au secours je n’y arrive pas !

Le lancer du filet lui-même. Dur dur… En une heure, que des caillasses et un poisson tellement petit qu’il s’est échappé entre les mailles du filet !

Démonstration par un pro. Le filet ne prend pas la même forme…

On avait faim ! Notez la tenue de baguettes "à la française".

L’heure de la sieste pour Célian, dans notre hamac installé sous la cabane de la famille.

Il a bien dormi.

 Les enfants du clan familial. La population est très jeune, il y a des enfants partout.


Retour des quelques rares enfants du village qui vont à l'école.


Enfin un beau poisson, celui que nous partagerons à 7 le soir.

Tenue efficace de l’engin…

Un bel élan…

et un joli jeté.

Les enfants, loin de ces considérations, se sont amusés comme des fous autour de la cabane avec les autres enfants, des bouts de bois et les animaux. A la façon locale : en toute liberté. Nous ne savions pas où nous allions dormir, et ce fut finalement sur le plancher, avec les seules quelques nattes en osier qu'ils avaient. En fait ils n'ont qu'un petit matelas à l’intérieur, et tout le monde dort habituellement comme cela, directement sur le bois. Si les enfants n'ont pas pu se plaindre en voyant où les autres gamins se couchaient et se sont endormis vite, fatigués de cette jolie journée, ce fut un peu plus dur pour nous... Dur dur le bois pour nos vieux os habitués au confort des matelas, au moins gonflables. Nous avons donc un peu douloureusement découvert quels sont les points de contact de notre corps avec le sol lorsque l’on est allongé sur du dur. Heureusement que nous avions bien bu, à la mode locale, cela nous a permis de nous endormir un peu plus facilement !

La cuisine

Bon papa tu fais quoi ? On va se baigner oui ou non ?

Baignade avec les buffles


Il commence à faire nuit, on sort de l’eau.

Juste une belle photo.

Charrette du moyen-âge, avec roues en bois.

Le repas.

On avait amené une bouteille de vodka. Ils ne connaissaient pas…

mais ont bien aimé !
Il y a plein de jolies bébêtes qui trainent.

Nos lits sur la terrasse

Dans la maison. Il n’y a rien à part des sacs de riz.

Photo d’au revoir, avec ceux qui n’étaient pas partis au boulot. Ils étaient un peu tristes que l’on s’en aille.

1 commentaire: