mardi 23 octobre 2012

L'école élémentaire de Canggu

On s’était dit en préparant notre voyage qu’il serait intéressant de se rendre un peu compte du fonctionnement des écoles de chaque pays au travers de la visite d’une d’entre elles. Avant de quitter Bali, on a donc poussé la porte de l’école gouvernementale primaire de Canggu, Sekolah Dasar n°2 Tibubeneng, où l’on nous a gentiment accueillis pour nous expliquer rapidement le système éducatif indonésien. Comme on s’en doutait, il y a plus de différences que de ressemblances avec les écoles françaises. Voici dans les grandes lignes le fonctionnement de leur école.

C’est une école mixte publique et gratuite qui compte 682 élèves âgés de 6 à 11 ans. En moyenne, les élèves sont 26 par classe mais cette année, étant donné le manque de place dû aux travaux de réfection en cours dans un des bâtiments de l’école, deux classes sont rassemblées dans une même pièce, soit 56 élèves ! Et il est prévu que ça dure toute l’année, voire plus. Les enfants partagent donc un bureau pour deux. C’est justement la classe dans laquelle nous sommes allés, avec des enfants de 6-7 ans qui apprennent à lire dans ces conditions. L’apprentissage de la lecture se fait de manière très magistrale : un élève passe au tableau et essaye de lire des mots, les autres essayent de leur place et c’est au tour d’un autre élève de passer au tableau. On comprend mieux pourquoi les élèves ne savent pas lire avant 10-11 ans. Concernant l’écriture, Océane a été surprise de voir qu’ici ils apprennent à écrire en lettres scriptes. Et moi je comprends mieux pourquoi les chauffeurs de taxi avaient du mal à lire les adresses que j’écrivais avec ma belle écriture de maîtresse. Ils ne connaissent pas l’écriture attachée ici.



Des classes vieillottes au mobilier fatigué et sans aucun matériel.

Récréation dans les gravats : on est bien loin des normes de sécurité européennes.

Ils ont sensiblement les mêmes matières que nous, langue nationale, maths, sciences… sans oublier l’anglais qu’ils pratiquent plus régulièrement que nous et le sport, trois fois par semaine. Une petite bibliothèque est en libre accès et les élèves peuvent emprunter des livres pour les ramener chez eux pour deux jours. Concernant la religion, ils n’ont pas de cours à proprement dit mais abordent souvent le sujet en classe. Les élèves étant pour moitié musulmans et pour moitié hindouistes, ils ne peuvent pas dispenser un enseignement religieux identique à tous. Un temple existe tout de même dans l’enceinte de l’école et les élèves hindous y vont avec leur enseignant pendant que les musulmans vaquent à d’autres occupations. On a du mal à imaginer ça en France.
 
Comme chez nous l’école est obligatoire à partir de 6 ans, mais il n’y a rien avant. A la fin de ces 6 années, ils passent un examen national avant de pouvoir entrer au collège où ils passeront trois années de plus, de 12 à 14 ans. Après le collège, libres à eux de continuer les études ou non, c’est la fin de l’obligation scolaire. Ici, les enfants de l’école élémentaire vont à l’école 6 jours par semaine, du lundi au samedi mais seulement à la demi-journée. Les plus jeunes y viennent le matin de 8h30 à 12h et les plus âgés les après-midis, de 13h30 à 17h. Pour ce qui est des vacances, ils ont deux semaines fin juin et deux ou trois semaines à la fin du Ramadan. Ils ont aussi quelques jours fériés dans l’année. Etant donné qu’ils ne passent à l’école que 3h30 par jour, tous mangent à la maison. Il n’y a donc pas de véritable cantine mais une sorte de comptoir derrière lequel des femmes vendent toutes sortes de sucreries. Les enfants viennent donc à l’école avec de l’argent pour acheter glaces, coca, bonbons, biscuits… Heureusement, on y trouve aussi des bons fruits d’ici : pastèque, ananas, mangue, papaye.

La « Kantin » de l’école.

En plein milieu de la cour, un éléphant sacré « en or » comme dirait Océane.

Comme en France, les garçons semblent beaucoup plus agités que les filles !


Comme dans toutes les écoles du pays, les enfants portent un uniforme. En réalité ils en ont quatre différents (dont un spécial pour les jours de fête ou célébrations) et changent d’uniforme tous les jours. Les couleurs et motifs des uniformes sont très différents les uns des autres. Les profs portent également un uniforme qui ressemble d’ailleurs beaucoup à celui des militaires. Comme en France, ils ont 5 ans d’université avant d’être titularisés.

Les seuls affichages dans l’école concernent l’uniforme.
Si les locaux, le matériel à disposition et la pédagogie utilisés ne faisaient pas forcément rêver, et c’est un euphémisme, une chose nous a frappés : la joie des enfants à l’école et les sourires des professeurs lorsqu’ils s’adressaient aux élèves. Les enfants sont ici très respectueux des gens et des choses, et les profs, qui semblent très affectueux avec leurs élèves, n’ont aucune difficulté à se faire obéir par cinquante enfants qui comprennent collectivement le niveau sonore acceptable… Tout ça avec la douceur qui caractérise les relations sociales en Indonésie. Un autre monde, et ça on leur envierait plutôt.

Ici, tous les parents rentrent dans l’école en scooter.
Quand on est « touristes », c’est un peu plus compliqué pour en sortir !

Goodbye les enfants!



2 commentaires:

  1. Bonjour Les aventuriers
    j'ai toujours autant de plaisir à lire ce blog ! Moi, je suis enfin en vacances ..; La première période a été très difficile et j'envierai presque une classe de 52 élèves Respectueux !!!
    je vous embrasse .
    Karine

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    1. J'imagine très bien ta fatigue en cette fin de période. J'espère que ça va aller en s'améliorant pour les mois à venir. Allez allez, ils vont grandir ces petits CP... et ça va devenir plus agréable pour toi. En tout cas, je te le souhaite vivement. D'ici là profite bien de tes vacances, défoule-toi, repose-toi... Mais surtout oublie-les pendant deux semaines. Je pense souvent à toi moi aussi, gros gros gros bisous.

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