mardi 4 juin 2013

Retour en Indo

Et voilà, la boucle est bouclée ! Nous sommes revenus à Bali, en Indonésie, le pays par lequel on avait commencé ce beau voyage. Ce fut un drôle de sentiment en atterrissant de nouveau dans cet aéroport. L’accueil fut bien le même (toujours autant de sourires, de fleurs, d’offrandes, d’encens…) mais notre regard lui avait changé. Si la première fois, tout nous avait semblé très exotique en arrivant de France, cette fois-ci, nous avions un peu l’impression de revenir à la maison avec pleins de souvenirs en tête : c’est ici qu’Océane a appris à nager, que Célian a lâché couches, poussette, biberons… pour devenir un grand. Pas de doute, après avoir vadrouillé ces neufs derniers mois en Asie du sud-est, c’est l’endroit où nous nous verrions bien poser nos sacs pour quelques années… Un jour peut-être, qui sait ?

En arrivant à l’aéroport, nous décidons de passer deux jours à Kuta, le temps de prendre quelques renseignements notamment concernant l’extension de visa, de récupérer les surfs et de profiter de la plage qui y est idéale pour Carine et les enfants.

Boards récupérées, oh yeah !


Et comme tous deux sont dorénavant très à l’aise dans l’eau, c’était l’occasion d’aller tâter de la vague ! Nous nous sommes donc rendus à la plage armés de la planche de Carine, et y avons en plus loué un bodyboard. Célian s’est régalé, et révélation pour Océane ! Les conditions étaient parfaites pour eux à marée basse, avec de très longues mousses qui poussaient bien jusqu’au bord dans une eau évidement très chaude. On a poussé quelques fois Océane en body, puis elle a essayé le surf (elle s’est levée deux ou trois secondes dès le deuxième essai), puis a repris le body et ne l’a plus lâché pendant presque deux heures, enchainant toute seule remontées à pied vers les vagues et rame pour prendre les mousses et finir jusqu’à la plage. On la regardait depuis le bord et elle nous a vraiment étonnés. En fait elle prenait tellement plaisir qu’elle ne se rendait plus compte de l’effort, et était littéralement exténuée lorsqu’elle a arrêté.


 
Découverte du bodyboard pour Océane


Essai en surf, d’abord à genoux, puis debout !



 Célian lui s’amuse autant à se faire tirer…


qu’à glisser.


La course !


 La plage de Kuta, toujours blindée de monde.



C’est la première fois depuis notre départ que l’on repasse exactement aux mêmes endroits à quelques mois d’intervalle et rien n’a changé : les rues, la musique, les plats, les centaines de surfs shop… Mais si la plage est sympa, nous sommes contents de quitter la « fureur » de cet endroit bondé où la musique des bars et boites ne s’arrête jamais de la nuit et où l’on croise des australiens complètement saouls ou perchés (les champignons hallucinogènes sont en vente libre partout ici), ou les deux, en train d’errer dans les rues à sept heures du matin.


 Il y a des pancartes de ce genre un peu partout!


Nous avons donc quitté Kuta tôt le matin pour rejoindre Sanur sur la côte est, et embarquer sur un « local boat », pour rejoindre Nusa Lembomgan, assis au milieu des pastèques, des bananes et des sacs de riz. Si les compagnies de transport privé ont un petit ponton, le bateau traditionnel accoste lui directement sur la plage, et avec la houle, il fallait bien calculer son coup pour monter dedans sans se faire renverser par une vague. Après cet embarquement folklorique (nous étions trempés, mais les sacs et les enfants sains et saufs), une traversée d’une heure et demie où les gens assis vers l’avant prenaient régulièrement des seaux d’eau sur la tête, et un débarquement dans les mêmes conditions, nous étions enfin sur Nusa Lembomgan peu après 9 heures du matin. Ouf !



Sanur, 7h du matin, heure à laquelle les balinais profitent tranquillement de la plage avant que les touristes n’arrivent.


Tout se beau monde est réveillé depuis plus de deux heures pour savourer les températures les plus agréables de la journée.



Embarquement: une accalmie, vite on y va!

On prend place comme on peut au milieu du chargement en espérant que la traversée ne sera pas trop agitée.

On aimerait pouvoir se rendormir comme le font les gens ici…

mais nos deux loustiques bien réveillés et certaines odeurs (un fin mélange « durian-poisson ») nous en empêchent !

Enfin arrivés ! Petit déj bien mérité sur Nusa Lembongan.
 

Nusa Lombomgan est une petite île paisible et peu chère où il fait vraiment bon vivre. Il y a assez peu de touristes et la vie locale est encore très présente, avec la pêche ou l’activité de ramassage d’algues qui sont séchées au soleil avant d’être envoyées sur Bali. On peut facilement se balader à pied le long de la plage pour admirer la vue sur le majestueux Gunung Agung, un des volcans de Bali qui dominait souvent les nuages, et 20 minutes de scooter suffisent pour faire le tour de l’île afin de voir mangroves, villages de pécheurs aux locaux toujours aussi accueillants et souriants ou d’autres plages encastrées dans de jolies criques.



On trouve (et on sent !!) un peu partout des algues qui sèchent au soleil, deuxième source de revenus après le tourisme pour les habitants de l'île.




Toujours des offrandes en signe de respect et de gratitude envers les divinités, ancêtres, esprits et autres démons vivant sur l'île. Tout au long de la journée, on les voit déposer au temple, dans les autels familiaux ou devant leur porte les offrandes confectionnées. Il s'agit le plus souvent d'un petit panier tressé en feuille de palmier garnie de tiges de bambou, de quelques grains de riz et orné de fleurs.






Les personnes qui les déposent doivent toujours être bien vêtues (d'un sarong), après s’être bien lavées.
La disposition des offrandes est accompagnée d’un cérémonial, de courtes prières et d’une  diffusion d’encens. Celles-ci sont pour le dieu de la mer.




 Les habitations locales nous rappellent Lombok.



Avec toujours des montagnes d’algues entreposées à l’entrée. Les enfants détestent cette odeur et se demandent comment font les gens pour y vivre au milieu.
Vue sur le volcan.






Chaque matin on assiste au même spectacle : les porteurs (en majorité des femmes) déchargent l’approvisionnement des bateaux. 


On slalome au milieu pour rejoindre notre hôtel.



Les petits paniers déjà confectionnées servant ensuite aux offrandes.

Il n’est pas rare de croiser des femmes coiffées d’un jeu de bananes !

Matins, midis et soirs, on se promène le long de la plage pour rejoindre les warungs situés dans les petites rues derrière (deux fois moins chers qu’à l’hôtel comme toujours).


Sur le chemin, on a le cœur fendu en retrouvant du matin au soir les mêmes petits enfants tenter de vendre des bracelets aux touristes. Parfois plus jeunes que Célian, en plein soleil par 35 degrés ou une fois la nuit tombée avec une frontale sur la tête, ils sont toujours à leur poste, sept jours sur sept. :-(
 

"No thank you" leur répond poliment Célian.



Cabane à sieste


Cueillette des bananes

Petites brochettes piquantes du coin ! Un régal… pour les adultes seulement !


 Dans les rues, des galettes de riz (parfois rouge !) sèchent au soleil.



 Les coqs toujours prêts au combat. Célian ne rêve que d’une chose : soulever leur cage pour pouvoir leur courir après !


Répétitions pour les concerts de gamelans.
Le soleil se couche, la marée descend…

dévoilant les parcs à algues.

Cela rappelle soudain aux enfants le potager de papi-mamie.



En route pour le nord de l’île.



Qui l'eût cru?
 Au milieu des champs de bananiers, à la recherche des mangroves.


 Les voilà!


On trouve aussi plein de petits warungs bien achalandés qui n’attendent que nous.


 

En chemin, encore et toujours des temples.



On prend un peu de hauteur en allant vers le sud.


Vue sur les spots le long de la barrière de corail.


Cimetière local avec des ombrelles colorées au-dessus des tombes.

Une jolie crique.


Pour ne rien gâcher, nous avons trouvé un losmen « de luxe » pour nous, et c’était bien agréable après les bungalows souvent pourris des îles malaisiennes. Pour le même prix, soit 15 euros, nous avions ici une chambre toute neuve donnant sur un joli petit jardin, et ce directement sur la plage avec vue sur les spots de surf juste devant… Ha, j’oubliais la piscine, pour se relaxer après la session de surf, tout en continuant d’observer les surfeurs encore à l’eau. Un petit paradis pour des vacances en famille. 
Les enfants ont encore progressé dans l’eau : Océane, après de multiples plats du ventre, sait désormais plonger la tête en premier et Célian, dont les brassards sont fichus, a été obligé de faire sans. Il a compris qu’il pouvait flotter seul et à la fin savait sauter dans l’eau et faire cinq ou six mètres en apnée, bien allongé avec la tête dans l’eau. Il saura peut être vraiment nager dans peu de temps !
La piscine aura été l’occasion de rencontrer deux petits français avec qui ils auront bien joué et appris à sauter sur un bodyboard pour « surfer comme les papas ». Belle rencontre également avec une famille de voyageurs canadiens (Canada anglophone), qui partent régulièrement plusieurs mois à l’autre bout du monde avec leur fille Erin. Elle avait l’âge d’Océane lorsqu’ils ont commencé, et en à maintenant 13 ! Les enfants l’ont tout de suite adoptée un peu comme une grande sœur, et nous avons pu discuter de tout avec ses parents, Clay et Deborah. Des gens adorables et vrais, avec qui l’on s’est senti très à l’aise tout de suite, ce qui est rarement le cas avec des anglophones… Merci pour tout !


Notre petite chambre!

 La piscine face à l’eau et les loulous plus que ravis.

La plongeuse

et le poisson sans ses brassards !
Tentative de surf sans vague et sur un body !

Playmobils avec Loukan et Maek, les nouveaux copains.

Ipad, coloriage et chips avec Erin, la « grande-sœur » canadienne. Les discussions (en anglais) étaient limitées mais Océane a pris plaisir à dire des mots qu’elle connaissait. Célian le malin s’amusait lui à dire des mots français mais avec un accent anglais. Succès garantit !

Repas d’au revoir avec nos amis canadiens.

Miam les brochettes de Satay!!



Si l’île et sa population sont tranquilles, ses spots de surf le sont moins. Les trois spots présentent des vagues qui déroulent sur du corail vivant, et deux des trois sont vraiment tubulaires avec peu de fond. Une houle puissante, 2m50 et 20 secondes de période (!), est arrivée en même temps que nous, et j’ai surfé le premier jour sur le spot juste devant notre guesthouse, à Shipwreks. J’ai eu des bonnes vagues, mais il y avait beaucoup de courant qui aspirait vers l’inside et des séries de vagues qui décalaient, donc je me suis aussi bien fait brasser mais sans toucher le reef. Deuxième jour, je me met à l’eau avec une certaine appréhension à Lacération, c’est vraiment gros et cylindrique, avec une lèvre qui jette loin et claque le reef dans un bruit de tonnerre. J’ai peur que ma planche soit un peu trop courte, mais c’est une droite alors je tente quand même. Les deux premières vagues sont magiques. Sur la troisième je ressors d’un tube incroyable avec le cœur à vingt mille à l’heure. Et, peu être un peu trop en confiance sur la quatrième, je pars un peu en retard, tombe au take off et part directement avec la lèvre. C’est l’explosion, je sens que je touche le reef plusieurs fois et je ressors la tête de l’eau en étant bien bien sonné. Petite frayeur donc et direction la plage, c’est fini pour aujourd’hui ! J’ai des entailles dans le dos, sur les fesses, la cuisse, et un trou sur le côté du genou. Le médecin de l’île m’a fait trois points, et je n’ai pas pu me remettre à l’eau de huit jours. Cool ! 

Shipwreks, photo depuis la guesthouse juste en arrivant. Vite, à l'eau!

Deuxième jour : c'est fat et on entend les vagues de loin !

Chez le médecin du coin : on ne sait pas encore si les points de suture se feront avec ou sans anesthésie !
Comme tout le monde ici, le médecin et sa femme travaillent pieds nus.

Après m’être blessé, il y avait tous les jours de belles conditions plus « friendly » juste sous mes yeux. Dur, dur…

Une bonne Bintang au fond de la balançoire pour oublier !


Mis à part ça, nous avons tout quatre vraiment adoré cette petite île très calme, aux locaux accueillants et chaleureux, et nous espérons qu'elle restera peu convoitée le plus longtemps possible, bien que l’on se doute que le jour arrivera vite où les gens délaisserons davantage le sud de Bali pour ce genre d’endroits plus tranquilles. Pour le moment, les touristes ont l'air de se balader surtout dans le village principal sans trop se perdre dans ce petit coin de paradis. Ils n’y restent pour la plupart qu’une demi-journée, juste le temps de profiter de certaines infrastructures modernes mises à leur disposition. Malgré ça, l’île reste très traditionnelle. Tant mieux, pourvu que ça dure… Nous on reviendra c’est sûr, ne serait-ce que pour prendre une revanche à Lacération et faire du snorkeling au milieu des raies Manta apparemment très présentes dans le coin. 

Le genre de pollution visuelle qu’amène le tourisme au large de l’île. Chinois et japonais raffolent de ces plateformes avec toboggan d’où ils partent pour une promenade en « saucisse gonflable » ou du parapente ascensionnel !

Tôt le matin, on reprend notre bateau traditionnel.

 Seuls au milieu des bidons d’eau.


Au top !

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