lundi 13 mai 2013

Une dernière île avant de partir

Après une nuit passée dans le bus avec un "chauffard" au volant qui nous à laissé sur le bord de la route à 5h du matin, à deux kilomètres de l’embarcadère, puis après deux heures de bateau, nous sommes arrivés sur l'île de Tioman, située en mer de Chine Méridionale (encore une nouvelle mer découverte!), au sud de la Malaisie. Par chance, c'était un jeudi, ce qui nous a permis de trouver une chambre sans trop de difficulté avant que de nombreux singapouriens ne viennent y passer le week-end.



En route pour Tioman Island. Dommage, ce n’est pas dans ce bus que l'on montera.

Le nôtre sera beaucoup moins fun. Cherchez l'erreur...
 
 
Sur les conseils d'une famille de français rencontrée en route, nous avons décidé de nous arrêter sur la plage de Salang, la plus au nord, réputée moins chère pour ses logements. Il faut savoir que sur cette île, la plage choisie au départ a beaucoup d'importance puisqu'il est très difficile d'en changer sans payer une fortune une fois sur place. En effet, la côte ouest est bordée d’une dizaine de petites plages qui possèdent toutes un embarcadère, et le ferry les dessert les unes après les autres en commençant par celle du sud. Mais il est interdit de le reprendre une fois arrivé à l'endroit on l'on voulait débarquer! Il y a évidemment des taxi-boat privés, cependant leurs tarifs sont vraiment hors de prix. Aucune réduction pour les enfants ou autre tarif dégressif en fonction du nombre de passagers, et quasiment 10 euros par personne pour rejoindre la plage de Tekek, seul petit village de l'île, situé à seulement 15 minutes de bateau! Et c'est sans compter le trajet retour. En somme, le même tarif que pour faire deux heures de ferry pour venir sur l'île. Aucun taxi ne dérogeant à la règle, cela ressemble un peu à une arnaque organisée pour toutes les personnes qui se retrouvent coincées sur une plage et qui n'ont d'autres choix que de bouger pour trouver l'unique distributeur de l'île. De quoi décourager plus d'un backpacker comme nous.

Le seul autre moyen de s'y rendre, si l'on est vraiment motivé, est donc d'y aller à pied. Tioman, qui doit faire une vingtaine de kilomètres du nord au sud, est totalement vierge de routes. Il y a juste un petit chemin de randonnée qui traverse vers Juara, la seule plage de la côte opposée. Coté ouest où nous nous trouvions, seul un sentier à la Indiana Jones permet de circuler d’une plage à l’autre. Très peu fréquenté, il est envahi par les racines et les lianes de la jungle, monte et descend sans cesse, en serpentant à travers les bords de mer montagneux. La route est annoncée longue et fatigante, mais nous trouverons finalement la motivation, enfin je parle pour Max qui a dû partir à la clinique de Tekek en quête de Ventoline pour Célian. Vous me direz, la motivation, on la trouve vite quand un de nos petits bouts est malade... mais je ne suis pas sûre que j'aurai pu en faire autant. En tout cas, pas si rapidement! Les enfants et moi avons donc salué son courage pour avoir fait l'aller-retour en presque 5 heures de course à pied, par 30 degrés à l'ombre, dans l'humidité de la jungle! Il a eu les jambes "en bois" pendant deux jours, mais grâce à lui on a pu soigner le loulou et profiter de l'île plus longtemps. Supeeeeeeer papa!

Sur le chemin pour Tekek : des ponts bringuebalants et obstrués…

De jolies rivières à franchir…


Des criques désertes…
 
Et des varans que l’on confondrait presque avec des alligators tellement ils sont gros : bien deux mètres pour les plus grands.


Après être descendu du « sentier » de randonnée vers la mer pour se donner un repère, des habitations sont enfin en vue ! Tekek se trouve cependant sur la grande baie tout au fond sur la photo…Allez, c’est reparti !

Un arbre a poussé au sommet de cet énorme rocher, et ses racines ont fini par complètement l’englober. Impressionnant.



Chaque plage a sa spécificité et sa clientèle. Nous avons choisi un endroit plutôt isolé, loin des hôtels de luxe et avons trouvé un bungalow juste au bord de la plage. Comme toujours, c'était assez rustique, mais cette fois-ci, grand luxe pour nous : il y avait deux lits, un pour les enfants et un double pour nous tout seuls! Royal... Et d'après Max, qui lors de son "trek" a pu voir et comparer chacune des plages jusqu'à Tekek, ce fut un très bon choix, on n'aurait pas trouvé mieux. Ça tombe bien alors...


Notre charmante guesthouse quasiment sur la plage.

La terrasse pour le p’tit déj'. C'est aussi là que travaille Océane. Cool!

Trois mètres devant notre bungalow, la table pour l’apéro. L’alcool étant détaxé sur l’île, on s’est payé un petit blanc. La fête !


La plage devant à marée haute.

Bain du matin avec Célian.

Il fallait quand même faire gaffe, d’énormes noix de coco tombaient régulièrement.

On va chercher de petites bêtes à marée basse.

Coucher de soleil sur la plage du côté de l’embarcadère.

On essaye de retenir le soleil un peu plus longtemps!



Comme l'île s'y prêtait bien, nous avons passé notre temps à lire, écrire et surtout nager au milieu des fonds marins avec la présence de coraux magnifiques à seulement quelques mètres du bord de l'eau. Il n'y avait pas grand chose à faire d'autre finalement et nous avons donc tout simplement profité de la petite plage devant notre guest, de son sable et de ses hamacs fort accueillants pour lézarder, surtout au coucher du soleil. Nous y avons d'ailleurs fait de belles rencontres. Celle d'Azziz et Delphine, un couple de globe-trotters, mordus du voyage depuis leur tour du monde il y a quatre ans. Nous avons bien sympathisé, et passé avec eux une super journée snorkeling comme on les aime au milieu d'une multitude de poissons, pendant laquelle nous avons encore eu la chance d'apercevoir deux tortues. Grâce à leur GoPro embarquée sous l'eau, nous avons pu faire de jolies photos et plein de vidéos sous-marines. Trop coooool! Merci les amis! Prenez bien soin de vous… ;-) 

Azziz et Delphine, toujours à fond !

Célian jumping

Océane toujours aussi à l’aise dans l’eau.

Tentative de pêche avec du pain dans un sac! Bien évidemment on n'a rien attrapé mais on s'est bien marré!

Un peu de pain dans une bouteille et voilà le résultat.



Un peu plus profond, autour d’un îlot à 200 mètres de la côte.




  Les coraux sont magnifiques.

Une tortue

On en croise une autre.

Des némos

Départ d’Azz et Del avec qui l'on a passé de très bons moments. Encore merci les copains pour la bonne humeur, les discussions, les moments partagés, mais aussi pour le shampoing solide (si si ça existe!), les médocs, les bouquins, ... Bref, pour TOUT!


Nous avons également croisé un couple franco-indonésien avec qui nous avons pris plaisir à partager notre table plusieurs soirs autour de délicieux poissons dans notre warung préféré, avant de boire ensemble une bière sur la plage.
 
Avec Gilles et Shinta, la grande copine de Célian.

Notre "cantine" pour les dix jours passés sur l'île. Avec la variété de poissons pêchés, toujours frais du jour même, et leur prix défiant toute concurrence, on ne s'en est jamais lassé. Toujours cuits en papillote dans une feuille de bananier posée sur le barbecue, leur goût boisé et fondant a ravi petits et grands...

 
Autre rencontre inattendue : nous avons eu la chance d'assister à l'arrivée sur terre, ou plutôt sur le sable, de six petites tortues (la première des sept était sortie une semaine avant) juste devant notre bungalow. Les membres de la famille participant à un programme de protection des tortues, ils avaient pris soin de les recueillir pour les garder à l'abri quelques temps avant de les relâcher. Grâce à eux, après leur séjour de trois semaines en aquarium, les petites protégées partiront à l'eau un peu plus vaillantes et surtout avec une carapace plus solide. Ce fut un plaisir pour nous de déjeuner chaque matin en compagnie de ces adorables petites bêtes toutes fragiles, vulnérables et attendrissantes. Les enfants les ont observées, dessinées et ont même eu la chance de les prendre dans les mains. Un peu réticents à cette idée au départ, nous avons finalement cédé à la propriétaire des lieux qui insistait pour qu'ils le fassent. Elle aura fait deux ravis! Ils les auront portées pendant seulement quelques minutes mais s'en souviendront certainement longtemps. 

Le panier mis au-dessus des œufs de tortue pour récupérer les bébés avant qu'ils n'essayent de rejoindre l'eau. Elles ont le réflexe et la force de remonter verticalement sur 50 centimètres à travers le sable, mais n'ont pas l'idée de creuser 2 cm pour passer sous le panier après être sorties!

Bienvenues au monde à ces toutes petites créatures.

Séance de découverte du monde : dessin d'observation avant de répondre aux nombreuses questions qu'ils se posent sur les tortues de mer.



Toujours fans de notre petite artiste, nous avons cette fois-ci également été bluffés par le dessin de Célian. Depuis près de 2 mois, il a laissé les petites voitures pour ses feutres et progresse à vitesse grand V grâce aux conseils de sa sœur.

Dur à croire mais pourtant vrai : certains touristes n’hésitent pas à leur monter dessus pour s’amuser, prendre des photos et vite les poster sur facebook. :-( Dans quel monde vit-on ?




Séance peinture et collage sur le thème des animaux marins. Quel bonheur de n'avoir qu'à tendre la main au sol pour attraper une poignée de sable et le coller sur sa feuille!

Et voilà le résultat!

Ce fut donc la dernière île de Malaisie visitée avant de descendre vers Singapour. Très différentes de celles de Thaïlande, les îles de la côte ouest du pays nous laisseront le souvenir d'une végétation exubérante et préservée au milieu de laquelle la moindre petite ballade devient une aventure unique en pleine jungle. Et que dire de l'eau cristalline au travers de laquelle on peut voir ses fonds merveilleux à plus de 15 mètres de profondeur? Si l'on ne garde que peu de photos sous-marines de ses endroits magiques et que l'on ne connait pas un dixième des noms des espèces rencontrées ici-bas, nous repartons avec un millier d'images fabuleuses dans nos têtes. Des images souvent partagées avec les enfants qui n'ont d'ailleurs qu'une idée en tête : s'acheter un poisson tropical pour égayer leur salon en France. A défaut d'une tortue !

Cinq minutes qu’on regardait tous Max faire des allers-retours au fond de l’eau, toujours au même endroit, prenant d’énormes inspirations pour mieux replonger ensuite. C’est sûr, il devait y avoir quelque chose d’extraordinaire… En m’approchant de plus près, j’y ai trouvé nos initiales accompagnées d’un cœur, écrites avec de petites pierres... C’était féérique ! Voilà donc une dernière image, la plus romantique de toutes, gravée en moi et qui sait, peut-être pour longtemps encore au fond de la Mer de Chine?


2 commentaires:

  1. Bonjour,
    Je découvre votre blog grâce à Azz et Del, nos amis communs :)
    Je trouve votre voyage superbe et ce que vous faites découvrir a vos enfants vraiment merveilleux. Nous avons aussi 2 enfants (plus jeunes que les vôtres, le dernier n'a pas encore 1 mois !) et nous projetons de les emmener voyager pendant un an d'ici quelques années et tout ça me motive encore plus ! Et l'Asie est vraiment une super destination pour les enfants.
    Je retourne a ma lecture, j'ai du retard a récupérer ;)
    Continuez bien !
    Mylène

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  2. Merci beaucoup! C'est effectivement une expérience inoubliable pour tout le monde et nous vous encourageons à concrétiser votre projet dans les années qui viennent. Réalisez ce qui vous fait rêver pour ne rien regretter. Et surtout n'écoutez pas les gens qui vous découragerons pour de multiples raisons.
    Au plaisir et bon courage pour la lecture!

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