Nous
quittons donc Bali pour Java, la dernière île d’Indonésie que nous visiterons
avant de rentrer en France. L’excitation des enfants à l’idée du retour se fait
de plus en plus sentir. Dans un mois ils vont pouvoir retrouver leur famille
qu’ils réclament de plus en plus et manger du pain et du fromage…
Dans le
ferry pour Java, comme toujours tout le monde veut photographier les enfants,
en particulier Océane, très convoitée pour sa peau claire et ses cheveux dorés!
Les
mêmes hommes nous escorteront même jusqu’à notre hôtel en nous aidant à porter
nos bagages. Finalement c’est parfois plus simple juste parce qu’on voyage avec
des enfants.
A peine
arrivés sur Java, ayant peu de temps avant l'expiration de nos visas, nous
voulions rapidement faire l'ascension d'un volcan avant de rejoindre les
bureaux de l'immigration de Yogyakarta (à plus de 15h de bus tout de même!)
pour obtenir notre extension. Une fois sur place, nous hésitions encore entre
le Bromo, un volcan à la vue panoramique sensationnelle, facile d'accès (les
enfants peuvent soi-disant y être portés par des ânes) et très touristique et
le Kawah Ijen, connu pour son lac sulfureux aux reflets turquoises et sa mine
de soufre, tout deux nichés au milieu du cratère. Le deuxième nous attirait
davantage mais le problème des enfants se posait. Pourraient-ils le faire avec
un départ prévu à 4h du matin pour commencer l'ascension avant le lever du
jour? N'était-il pas un peu dangereux de les emmener là-haut sachant que la
plupart des guides touristiques évoquent les problèmes respiratoires des jeunes
enfants que peuvent provoquer les vapeurs de soufre une fois arrivés? Sachant
que les deux nôtres ont toujours leur terrain asthmatique...
Nous avons
finalement fait notre choix après avoir rencontré Pépé, un jeune javanais
anglophone qui nous a rassurés quant aux risques pour les enfants. Il inspirait
confiance et nous en avions tellement envie tous les deux... Concernant la
difficulté de l'ascension, nous avons à l'avance une fois de plus fait
confiance à Océane (et ses jambes de gazelle) qui ne cesse de nous épater
depuis notre départ. C'est donc armés de notre "Ventoline", d'un
masque, des doudous (promenade de nuit oblige!) et d'une grande détermination
que nous sommes partis à 4h du matin au pied du Kawah Ijen. Le réveil à 3h45
(au son du muezzin!) fût un peu rude mais l'excitation était bien présente pour
nous tous : nous allions vivre encore une aventure extraordinaire en famille...
Après avoir embarqué le petit déj léger préparé par l'hôtel, nous avons sauté
dans notre jeep pour rouler à travers la jungle. Une heure plus tard, nous
étions au pied de cette soufrière à ciel ouvert. Pour la première fois depuis
longtemps, nous avions vraiment froid, il ne resterait plus qu'à monter pour se
réchauffer.
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On quitte Banyuwangi
en pleine nuit à 4h du matin. C’est parti mon kiki ! |
A notre
arrivée, nous avons suivi le chemin des mineurs de soufre pour arriver jusqu'au
cratère. Certains avaient déjà quelques heures de travail derrière eux mais
tous gardaient le sourire et l'envie de communiquer avec le peu de vocabulaire
anglais dont ils disposaient. Les quatre que nous avons rencontré en bas au
début ont fait l'ascension avec nous et ils avaient l'air agréablement surpris
de voir nos deux loulous s'aventurer par-là à cette heure-ci pour grimper à
leurs cotés. Il faut dire que Monsieur Kawah Ijen culmine tout de même à 2300
mètres d'altitude. Pour y grimper, Océane a elle aussi dû gravir 800 mètres de
dénivelé sur seulement 3 km! Je vous laisse imaginer le degré moyen
d'inclinaison : un peu hard il faut l'avouer à 6 ans et demi et surtout en
s'étant levée à une heure si matinale. Bien que fatiguée (et un peu jalouse il
faut le dire de voir son frère toujours dans les bras de papa!), elle a essayé
de garder le sourire jusqu'à la fin, sans doute aidée par notre fierté de la
voir réaliser cet exploit et bien sur l'envie de découvrir ce qu'il se trouvait
au sommet. Après une étape à près de 2000 mètres d'altitude à la cabane du
pesage pour prendre une petite collation et acheter aux mineurs des sculptures
en soufre (soit dit en passant très jolies et qui leur permettent d'arrondir
les fins de mois), nous avons poursuivi notre route pour atteindre
le sommet du volcan après une montée bien raide, durant laquelle nous
avons croisé une centaine de porteurs.
Après être remontés, nous avons
marché sur la crête le long du sommet du cratère, traversant d'épaisses vapeurs
sulfureuses, protégés par nos masques. La vue était splendide,
d'autant qu'on a eu la chance que ce jour là le temps soit découvert et
les vapeurs de soufre rapidement emmenées au loin par le
vent. Heureusement car "Ça pue l'œuf pourri" comme répétaient
les enfants! Une des raisons pour laquelle nous ne nous sommes pas
plus approchés des soufrières. Nous avons préféré rester au sommet à
observer la beauté des lieux et le spectacle saisissant qui s'offrait à nous.
Au fond de ce chaudron de roche s'étale le lac, nappe immobile d'un vert
laiteux, à côté duquel s'échappe un épais nuage de fumée sortie de la
soufrière. Les porteurs récoltent le précieux minerais jaune à la source au
milieu des nappes suffocantes, avant de le charger dans des paniers en bambous,
de remonter avec les 500 m de dénivelé depuis le fond du cratère, et de le
porter sur les 3 km qui redescendent en pente raide jusqu'en bas où attendent
les camions.
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Rencontre
avec les premiers porteurs au pied du volcan. Eux sont en t-shirt et
grelottent, et nous avons aussi du mal à nous réchauffer. |
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Ces deux
là resteront auprès de nous jusqu’à la fin, ne cessant de dire
« beautiful » ou « top model » à Océane ! Heureusement
qu’on rentre bientôt en France, ici elle finirait par avoir la grosse tête! |
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Célian
encore fatigué est bien content d’être porté par son papa. |
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Il se
réveille peu à peu et demande finalement à grimper seul. Ca ne durera pas
longtemps ! |
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Mais
Océane saura en profiter. Pas folle la guêpe ! 5 petites minutes, mais
dans une partie très raide (comme on peut voir sur la photo), ça lui aura fait
du bien au moral. Maintenant on est tous bien réchauffés et on comprend mieux
pourquoi les porteurs n’avait qu’un t-shirt au départ. |
En
chemin on croise des porteurs déjà bien chargés, qui ont dû partir très tôt de
nuit.
Ça nous met l’eau à la bouche pour le sommet.
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Le jour
s’est levé et l’on peut observer derrière nous un joli paysage. |
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On
aperçoit au loin des fumées de soufre s’échapper. |
On
s’en approche.
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Toujours
beaucoup de fumées de soufre. Ça commence à puer ! |
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Les
enfants mettent leur masque pour passer au travers. |
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Ils
s’inventent de nouvelles histoires dans lesquelles le soufre serait en fait de
l’or ! |
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On
atteint enfin la crête. |
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Yes, nous
y voilà ! |
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Sublime ! |
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« Ça
pue mais c’est quand même génial ! » – nous dira Océane après avoir
poussé un énorme « waouh ! » |
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Beurk ça
sent l’œuf, qui c’est qui a pété ?! |
On
trouve au sommet des paniers de soufre disséminés un peu partout.
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Les fumées de soufre viennent de 500 mètres
plus bas et les blocs de soufre font 3 ou 4 mètres de hauteur. |
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En zoom,
la soufrière et se mineurs. On les aperçoit en tout petits. |
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Océane
toute fière de la tortue en soufre achetée aux mineurs. |
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Et le
loulou qui ne s’en souviendra peut-être pas même si il adore. |
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On monte
un peu plus, direction le haut de la crête. |
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Le lac
est d’un vert laiteux qui semble presque visqueux. |
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L’heure à
laquelle on commence d’habitude à travailler. |
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Ils l’ont
fait ! |
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Sans eux
rien n’aurait été possible. Merci à Kangou et Tatouille de nous avoir
accompagnés. |
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Et merci à Océane pour cette belle photo.. |
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Au-dessus du nuage de soufre, on profite de la pureté des lieux. |
Et c’est
sans doute le souvenir le plus impressionnant que nous retiendrons de cette
sortie. Il faut dire que leur travail est à ce jour le plus pénible que
nous ayons pu observer. Pour des raisons que l'on ignore, il n'existe
aucun treuil pour acheminer le soufre en haut du cratère puis, sur l'autre
versant jusqu'en bas du village. Pourquoi n'utilisent-t-ils pas des charrettes,
au moins pour la partie du chemin qui est plate au sommet du volcan?
L'interrogation persiste... Non, non, eux font tout à dos d'homme
parcourant 8 km aller-retour, aussi bien sur le plat que dans des pentes
terreuses et glissantes au milieu des cailloux (et ce parfois en tongs!). Si à
l'aller leurs paniers sont vides, au retour, leur chargement de soufre peut
aller de 60 à 90 kilos. Même si ils ont l'air costauds, la plupart
des porteurs sont plus petits que moi ! C'est impressionnant de voir ces
petits bouts d'homme porter dans ces conditions des charges qui font leur poids
ou davantage ! On se demande bien comment ils peuvent y parvenir. On comprend
aussi pourquoi beaucoup ont des cicatrices sur les épaules et parfois leur
corps déformé. Et on imagine mal, je pense, la souffrance qu'ils sont capable
de supporter et la force mentale dont ils disposent pour enchainer ainsi les
voyages.
Max a essayé de soulever un panier rempli, la douleur des
trapèzes écrasés était apparemment intense et il ne se voyait pas faire plus de
100 mètres sans risquer de se déplacer une vertèbre. Pourtant il n'est pas si
gringalet! Sachant qu'on a mis 2h30 juste pour monter et que eux se tapent
en plus la descente dans le cratère avec une telle masse sur le dos, on peut
dire qu'ils sont assez BALAISES quand même! Ah oui, j'oubliais... Ils
font ça deux à trois fois par jour pour être payés 700 roupies par kilo, soit
environ 6 centimes d'euros, soit 4 euros pour 70 kilos. Et pour couronner le
tout, leur espérance de vie excède rarement 40 ans. No comments!
Ça aura eu le
mérite de me faire bien relativiser le jour de la connaissance de mon poste
pour la rentrée prochaine. Il n'est certes pas celui rêvé (très semblable à
celui de l'an passé) mais je ne me m'autorise pas à me plaindre après ce que je
viens de voir. J'essaierai de repenser au travail harassant de ces courageux
porteurs devant ma classe quand viendront les jours difficiles.
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En bas à
droite, un mineur qui a déjà fait un sacré chemin depuis le fond du cratère. |
Ça
donne une idée du chemin qu’ils parcourent pour sortir du cratère.
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Le défilé
des porteurs qui remontent… |
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puis
longent la crête. |
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On
pourrait se dire « ouf », enfin la montée du cratère terminée mais
non… |
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il leur
reste encore 3 km de descente! :-( |
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Célian
fera presque toute la descente en marchant comme un grand. |
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Sur le
chemin du retour, pause au camp de base où les chargements sont pesés. |
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La pesée |
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Observez
comme les lattes de bambous s’enfoncent sur ses trapèzes. |
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Vu le
poids, mieux vaut les poser en hauteur pour ne pas avoir à les soulever
inutilement. |
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Ouf,
enfin redescendus. Il ne nous reste que plus qu’à retourner à l’hôtel, prendre
vite les sacs, filer à la gare routière et faire 15h de bus pour rejoindre
Yogyakarta ! Une journée bien chargée. |
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Retour
en jeep |
Arrêt dans des plantations sur les flancs du volcan.
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Arbre à
cannelle. |
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Ça sent
trop bon ! |
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Un caféier |
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En attendant
notre bus, Célian, HS, fait la sieste. |
Plus de poussette, de matelas, etc... Tout ce fameux confort ! A la dure, la vraie !
RépondreSupprimerGrosses bises à vous 4 et un grand bravo aux 2 petits loulous pour leur courage !
Bonjour Mon Ammi, Comment allez-vous ?ici lien blog pepe for kawah ijen excursion
RépondreSupprimerhttps://ijensulphurlake.blogspot.co.id/2012/05/kawah-ijen-tour.html