Après la
Malaisie, nous allons rejoindre l'Indonésie de nouveau pour les deux mois qu'il
nous reste. Nous devons, pour aller prendre l'avion qui y était moins cher,
passer par un nouveau pays qui est en fait une cité-état : Singapour. Mais nous
n'avions pas pensé au coût de la vie et surtout des logements sur place et
lorsque nous nous y penchons, mauvaise surprise : les hôtels y sont au même prix
qu'en France, et les guesthouses, qui sont en fait aménagées comme des hôtels,
sont à peine moins chères et ne proposent que des dortoirs ridiculement serrés, souvent sans fenêtres.
Moyen avec les deux loulous et notre chargement... En se renseignant un peu
nous en trouvons la raison : l'état vise un tourisme fortuné et, dans son désir
d'organisation et de planification extrême dont nous reparlerons plus tard, a
fait en sorte de faire disparaître à coup de lois les réelles guesthouses
modestes.
Cependant en
cherchant bien, nous trouvons un blog mentionnant une survivante, dans Little
India, le quartier ouvrier de la ville. Le seul endroit abordable pour nous,
avec le petit déjeuner compris en plus. N'ayant pas de réponse aux mails
envoyés plus d'une semaine auparavant, n’appréciant guère les grandes villes surtout
avec les enfants, nous pesons le pour et
le contre après avoir eu des discussions dans lesquelles Singapour était plutôt
décriée et envisageons un moment de dormir à la frontière afin de n'y rentrer
seulement pour prendre l'avion. Mais trois jours avant le départ, nous recevons
un mail, et le proprio, s'excusant de sa réponse tardive, nous signale qu'il a
une chambre à notre disposition! Allez c'est parti, on décide d'aller se rendre
compte en deux jours et par nous-mêmes de ce qu'est cette ville, apparemment
étonnante à plusieurs points de vue.
Nous avons
donc rejoint Singapour en bus, passé la frontière rapidement sans être fouillés
(il y a des taxes douanières sur plein de choses bizarres, comme certains
habits, la nourriture ou les chewing-gums : on y a échappé belle car nous
avions des petits biscuits...). Le bus passe également et nous dépose en centre
ville. Premiers contacts sympas à la gare : deux gars se mettent à discuter
avec nous, jouent avec les enfants et acceptent de nous échanger gratuitement (on
avait vérifié les taux avant...) un peu de monnaie pour que nous puissions
prendre immédiatement un taxi, toujours avec de grands sourires sincères.
Singapour est très différente de ses voisins, mais cela reste l'Asie! Nous sommes
donc arrivés vers 22 heures à la guest, et avons été reçus par Ali dans sa
maison chinoise traditionnelle. Il est d'une gentillesse exceptionnelle et nous
nous sommes tout de suite sentis comme à la maison, comme accueillis par la
famille! Génial.
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L’entrée
de la guesthouse « Ali Nest », à découvrir absolument.
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Nous sommes
en plein quartier Indien, le quartier "pauvre" de la ville, où tout
n'a pas été détruit puis refait à neuf et où se logent les ouvriers étrangers
qui viennent d'Inde, du Bengladesh ou du Sri Lanka pour travailler dans le
bâtiment. Pour notre première journée nous avons donc, après un passage à
l'hôpital le matin, visité cette petite partie de la ville assez
"Bollywood". Le quartier fait vraiment Indien, il n'y a pas un
touriste dans les petites rues, plein de fleurs et d'odeur d'encens, de joli
temples, des restaurants chacun spécialisé dans la cuisine d'une des régions de
l'Inde... Juste a côté de ces ruelles typiques, il y a le Mustapha Center,
immense centre commercial ouvert 24h/24h, 7j/7, vendant de tout, en plus de ce
qui intéresse plus particulièrement la communauté Indienne. Nous sommes bien à Singapour!
Promenade dans les rues de Little India
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Miam… des vitamines ! |
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Fourrière |
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Récup ! |
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Des maisons ou temples chinois disséminés un peu partout même dans le quartier
indien. |
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Et bien sûr des temples hindous. |
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Des offrandes à faire rêver les enfants. |
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Et pour finir, un temple chinois. |
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Dans chaque temple, les enfants se font offrir quantité de bonbons. Célian fait
ici une prière pour avoir encore plus ! |
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Lui en a trop mangé. |
Fascinés par les milliers de petites statues de bouddhas.
Par
chance nous y étions un dimanche, qui est un soir animé nous avait-on dit. Nous
sommes donc ressortis de nuit, et c'était effectivement très étonnant. Dans l'avenue
principale, tous les espaces verts, toutes les ruelles, partout se tenait
debout une foule importante et compacte à certains endroits, comme lors de grosses manifestations chez nous, mais uniquement là pour discuter, manger un truc de rue et boire les sodas ou le red bull (pas une goutte d'alcool!) qu'offraient les glacières installées sur les trottoirs. Au début on pensait qu'il y avait un truc, un événement que tout le monde attendait, mais non, apparemment c'est comme ça tous les dimanches. Avant qu'en l'espace d'une demi-heure, aux alentours de 22h30, la rue ne se vide complètement dans le calme, sans aucune agitation. On imagine mal cela en France.
Un dimanche soir dans Little India
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Océane, une des rares filles présente ce soir-là devant le Mustapha Center. Que
des hommes aux alentours! |
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On se faufile au milieu des gens… |
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avant d’aller se poser dans un parc un peu plus tranquille. |
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En chemin, on croise d’étranges véhicules. |
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Si les passages piétons sont très réglementés dans la ville, ça n’est pas le
cas dans Little India. Les règles y sont un peu plus souples et ici il n'y a pas de policiers en civil prêts à verbaliser la moindre incivilité. |
Les rues ne désemplissent pas la nuit tombée.
Les gens s’agglutinent devant les magasins, toujours ouverts.
Cette ville
est effectivement le temple du consumérisme, et des centres commerciaux de
toutes sortes se trouvent un peu partout en ville. Elle a d'ailleurs été
qualifiée de "seul grand magasin au monde disposant d'un siège à
l'ONU" ! En revenant de l'hôpital en taxi, nous avons remonté Orchad Road,
l'avenue qui abrite, de la même façon que Las Vegas les casinos, une myriade de
centres commerciaux gigantesques, souvent de luxe, et d'hôtels 5 étoiles. Tout
ce beau monde est interconnecté par des escalators, passerelles et tunnels
climatisés à tapis roulants sans fin, afin de pouvoir acheter le plus de choses possible sans
perdre une goutte de sueur. Autant dire que l'on y a pas mis les pieds, voir ça
depuis la voiture était plus que suffisant.
Mais la
ville ne se réduit pas à cela. Les dirigeants politiques ont voulu concevoir
une ville en planifiant et en anticipant exactement son développement. Il y a
quarante ans, rien de tout ça n'existait, et la ville à connu un essor
fulgurant sous l'impulsion d'un gouvernement mixant fort autoritarisme
(régulation précise des comportements sociaux, censure stricte des médias...),
politique sociale (services publics, aide sociales…) et ultralibéralisme
économique pour attirer investisseurs et clients. La ville est d’ailleurs tout
récemment dans le viseur quand à la "lutte" contre les paradis
fiscaux. Le résultat est quelque chose que l'on aime ou pas : bien sûr tout est
neuf (pas une dégoulinure grisâtre sur le moindre immeuble), tout est
très bien pensé du début à la fin, souvent de façon écologique, avec beaucoup
d'espace entre les bâtiments, des parcs et espaces verts magnifiques vraiment
partout, le tout d'une propreté impeccable. Pas le moindre papier qui traine
par terre et on a l'impression que l'on pourrait lécher les trottoirs sans rien
risquer. J'exagère à peine. Pour notre part nous trouvons cela un peu too much,
et si c'est agréable de s'y promener une journée, on a quand même l'impression
de déambuler dans un Disneyland géant sorti de nulle part. Nous n'avons visité
que la ville car nous avions seulement deux jours avec un budget limité, mais
il faut savoir que Singapour dispose quand même de choses sympas à faire. Ils
voient les choses en grand, un peu à l’américaine, et ont conçu des
attractions intéressantes : le plus grand tunnel subaquatique du monde pour
observer requins et toutes sortes de grosses bêtes dans un aquarium
gigantesque, un zoo apparemment exceptionnel recréant les écosystèmes des
animaux accueillis, des serres botaniques hallucinantes... ou ont conservé de
grandes réserves naturelles de jungle à l'extérieur de la ville.
Même les magnets vendus en magasins nous rappellent à l’ordre. Chacun fait référence à une loi existant réellement.
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On attend sagement le taxi, en faisant la queue comme tout le monde. |
Le côté
sympa, de même que pour la Malaisie, se trouve dans le melting-pot culturel, mêlant
allégrement malais, chinois, indiens et occidentaux. On y trouve toute sorte de
nourriture, nous nous sommes régalés de cuisine indienne et avons
délicieusement mangé pour trois fois rien dans un "Hawker Center"
chinois, sorte de grand marché où l'on commande ce que l'on veut dans un des
innombrables stands (difficile de choisir!) et où les tables sont disposées au
milieu à la disposition de tous. La promenade digestive dans Chinatown fut également
très agréable. Après le quartier chinois, nous nous sommes dirigés vers les
quais puis le quartier des affaires, pour finir à "Gardens by the
Bay".
Dans les rues de Chinatown
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Étendoirs chinois. Quand la lessive est finie, chacun enfonce ses bambous dans
des tubes prévus à cet effet dans le mur après les avoir passé à l’intérieur de
chaque vêtement à pendre. Pratique : d’une, on n’a pas besoin de pinces à
linge et de deux, on peut tout rentrer très rapidement quand il pleut. |
Les rues piétonnes.
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On y croise deux copains. |
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Les
échoppes du quartier vendent toute sorte de souvenirs parmi lesquels nous avons trouvé
deux prénoms français familiers… Une grosse pensée à vous deux ;-) |
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Promenade à pied autour de la Marina Bay |
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Un peu comme la Tour Eiffel : on peut monter au sommet du MBS pour admirer
la vue sur Singapour. |
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Le Merlion, symbole de la ville. |
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Un corbeau devant la salle de concert en forme de durian géant. |
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Gardens
by the Bay |
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On se croirait un peu sur Pandora dans le film Avatar. Ce sont des structures métalliques construites il y a peu, sur lesquelles poussent la végétation. Ce sera encore plus joli dans quelques années. |
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Trop cool les arbres géants ! |
Nous sommes
finalement contents d'avoir vu cette ville et nous en retiendrons Ali et sa
guesthouse, l'atmosphère de Little India, l’effervescence de Chinatown, la
propreté du centre qui ressemble à certains endroits à un grand espace vert
clairsemé d'immeubles, ou les rues et boulevards sans embouteillages.
Finalement pas de regrets d'y être passés.
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Et
maintenant, on s’envole pour Bali. Oh yeah! |
Je viens de rattraper mon retard de ces dernières semaines !! super le détour par Singapour.. y'en avait marre de ces plages de rêve.. une bonne ville bien polluée, y'a que ca de vrai !
RépondreSupprimerOn a bien reçu votre carte de thailande !!! merci !!
RépondreSupprimerah.; et juste pour vous faire raler ( chacun son tour), je viens juste de commander un peu de liquide : Cotes de beaune, st estephe, pauillac, gigondas ...... si vous êtes sages, je vous en garde pour votre retour à Bordeaux en juillet !!
RépondreSupprimerBisous les copains
Ahhh ma petite Mag, merci pour tous ces petits piques envoyes a distance, ca marche toujours! Je ne m'en lasse pas... et vivement juillet pour siroter quelques unes de ces bouteilles (si il en reste!) en votre compagnie. A tres vite poulette, dans sept semaines :-))
SupprimerPetit coucou des Tuamotu, après une traversée du Pacifique sans problème et un séjour merveilleux aux Marquises.
RépondreSupprimerProfiterz bien de Singapour quand même, de son superbe musée ethnographique et des ses quartiers arabes et chinois.
Une bise à vous quatre
Papounet
Singapour c'est fini, on est maintenant à Bali et l'on se dirige vers Java où l'on finira notre voyage entre volcans et spots de surf. Bonne continuation à toi dans ces endroits merveilleux. Bonne navigation.
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